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LE PUITS DU TEMPS

 

Chapitre 1

 

L’ultime combat

 

Ca se passe tôt dans le petit matin, dans un village aux constructions en bois, paumé quelque part en Asie du sud est (Inde, Thaïlande ou Tibet, je me réserve de préciser l’endroit…) Je me nomme Yanne Kestel, je suis journaliste commanditaire pour une célèbre chaîne de télé, moi et mon caméraman nous sommes envoyés ici dans le cadre d’un reportage sur la faim, les problèmes de santé et le désoeuvrement de ces pauvres gens, encore davantage grandi par le désastre récent (tsunami ou tremblement de terre...)

Très vite nous mettons la main à la pâte et nous sympathisons avec les populations locales : comme pour soulager un peu le poids de l’atmosphère, voyant des poules caqueter j’entame une discussion sur les célèbres combats de coqs, bien connus en Europe pour les paris, aussi bien que dans ces contrées reculées du monde...

Sans plus attendre, un autochtone du coin nous convie alors à une petite réunion secrète, un peu à l’écart de la ville, mais surtout sans notre attirail de reporter et notre caméra.

Bon, dans la hâte je ne peux m’empêcher de m’emparer quand même de mon téléphone portable photo, qui tombera en panne dès la première mare de boue à traverser avant d’arriver à destination.

Nous voilà donc devant un étrange bâtiment plus ou moins coloré, une sorte de temple regroupant diverses icônes et de nombreux styles émanant de différentes religions. Je n’ose comprendre ce que me baragouine notre nouvel ami et je demande une traduction auprès de mon caméraman qui a décidemment plus de facilité que moi dans cette langue. Celui-ci me confirme que ces gens organisent clandestinement des combats humains, ils font cela pour soulager les tensions au village, car ici les populations sont mélangées et seul les sports de contacts viennent à bout des mésententes liées aux divergences de religions. Mais quand je lui demande le rapport avec les combats de coqs, j’ai peine à comprendre ce geste du pouce que nous fait le chinois sur sa gorge avant de s’engouffrer dans la bâtisse...

A l’entrée, un autre personnage m’interpelle : Pour ne fâcher personne une fois à l’intérieur, il faut retirer ses chaussures et laisser sur place ses objets technologiques, comme les montres de grandes marques et les téléphones portables pleins de boue...

Bon, l’ambiance bat son plein, visiblement notre guide s’y connaît car il nous fait très vite passer devant tout le monde, jusqu’au devant de la scène : d’un bout à l’autre d’un cercle tracé sur la terre battue, les combattants ont le corps peint et tatoué, se faisant masser la nuque et les mollets en mastiquant d’étranges racines…

Dong, sans plus attendre le combat commence et une fois de plus je suis désemparé par le caractère surnaturel de la situation, devant moi, ces hommes exécutent des prises que je n’avais jamais vues auparavant :

Prise animale, désarticulation, réarticulation et étirement des membres, cela ne relève en rien de la souplesse, mais bien de la magie. Les voilà s’élevant à trois ou quatre mètres au dessus du sol, sous la voûte du temple représentant de nombreux dieux et déesses.

Le combat prend une tournure étrange de jeux vidéos : tous les coups sont permis et « surtout » les coups spéciaux. D’ailleurs, pour conclure, « l’homme aux tatouages de serpents et de dragons » exécute une tornade pivotante sur un seul pied, de nombreux tours répercutant qui démolissent, détruisent et anéantissent littéralement la masse musculaire, les organes et les os de l’adversaire, pourtant extrêmement tenace jusqu’à présent. « Fatality » crie la foule aux abois !

Le vainqueur est emporté, aussitôt un autre concurrent le remplace… Il doit désigner son adversaire…

« TOA » hurle t’il, de la bave de racine aux lèvres, les yeux révulsés, le bras tendu dans ma direction.

 

 

« T’inquiets » dit le chinois « Je le connais bien, ses combats ne durent jamais longtemps. » Me confie-t-il, juste avant que la foule ne me happe pour me propulser au centre du cercle.

L’adversaire lève les bras et la foule applaudit, alors j’en fais un peu autant mais personne ne me connaît et c’est une nuée de sifflements et de huées qui s’élèvent bourdonnants à mes oreilles.

Très vite, masseurs et masseuses s’emparent de moi, me plaquant sur un tabouret uni pied.

On me tend une racine, le chinois dans la foule me fait signe de goûter, une odeur forte s’en dégage.

Il faut bien se forcer. Tandis que je m’efforce de mastiquer, l’on pose un bol de ce qui semble être du cuivre sur mes genoux, à l’intérieur différentes pâtes et ingrédients mal mélangés, que l’on s’empresse d’appliquer sur ma peau. L’un des masseurs me dit alors : « C’est une mixture concoctée par notre gourou… Le maître de ton adversaire ne détient pas autant de magie que le nôtre, je vais bien miser dix billets sur toi… »

Dong, le combat commence à nouveau. La racine combinée aux huiles de massages a un effet détonnant, tout ce que j’ai appris des sports de combat au cours de ma vie défile subitement devant mes yeux, je me rappelle les quelques séances d’arts martiaux et les bastons de mon enfance… La fureur du dragon monte en moi, j’exécute avec brio chacune des prises en souvenir de chaque événement : quelques passages des épisodes de la série Kung-fu, des moines Shaolins à Bercy et des films de maître Bruce Lee, pour finir par des enchaînement de Tigre et Dragon et la fameuse prise que Trinity exécute en suspension dans l’air dans le film Matrix ! Le choc est terrible ! Mon adversaire est propulsé contre une poutre tenant le mur du fond de la salle. La poutre se plie en deux et mon adversaire retombe au sol avec quelques morceaux de gravas.

« Fatality » crie la foule aux abois !

Celle-ci envahit le cercle et me soulève du sol. Sans davantage saisir ce qu’il vient de se produire, je suis emmené dans une arrière salle pour me délasser et célébrer cette victoire triomphante. Je viens de terrasser Tchen Lee, l’invincible oiseau destructeur de l’école du phénix !

Je suis… L’ULTIME CHAMPION !

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre deux

 

Le vol du tigre

 

Après le combat, le gourou et kotch Maître Dong est revenu pour me féliciter. C’est là qu’il m’a expliqué qu’il était sûr que sans les racines, l’huile de massage et ses incantations magiques, je n’aurais sans doute pas triomphé de Tchen Lee, mais j’avais néanmoins un très bon potentiel de maîtrise des Arts Martiaux pour un européen, qu’il était à fortiori dommage de ne pas utiliser.

Je pensais alors à mon travail et à tout ce qu’il m’attendait en Occident.

Allongé sur une table j’étais encore sur le point de renoncer à l’enseignement proposé mais l’odeur de l’encens associé au massage délicat des masseuses m’avais déjà plongé dans un état second. J’allais accepter de m’engager à quelques semaines d’entraînements.

 

Douze ans d’apprentissage rigoureux et intensif ont pour finir fait du déshabille et empoté européen que j’étais le plus sage et vigoureux des combattants orientaux. Et il ne serait plus question d’huiles, de racines ou de magie pour acquérir une force et un état de conscience redouté, non, j’avais désormais atteint cet état de grâce suprême par l’entraînement naturel de mes capacités physiques et psychiques, tel un véritable expert en la matière.

 

Douze ans plus tard, voilà donc que je m’entraîne à courir dans la forêt avec un sac à dos remplit de pierres et à escalader les rochers se présentant sur mon chemin, lorsqu’un oiseau qui volait à coté de moi depuis déjà un long moment m’interpelle, je m’arrête alors un instant et celui-ci m’explique en piaillant qu’il vient de se passer quelque chose au temple polythéiste sacré, alors que c’est Maître Dong en personne qui l’envoie.

 

Je jette alors mon sac à dos par terre et m’envole de cime d’arbre en cime d’arbre jusque dans la vallée où se trouve le temple sacré.

 

Lorsque j’arrive, il y a effectivement quelque chose d’inquiétant. Pas le moindre signe de vie, tout a l’air terriblement calme et silencieux.

 

Je pousse alors l’un des deux volets constituant la lourde double porte d’entrée, apparemment déjà entrouverte.

 

A l’intérieur, des meubles aux statues en passant par les icônes murales, du sol au plafond, tout est cassé. Cà et là gisent les corps inertes de moines cessionnaires du temple. Visiblement, un terrible et long combat s’est produit ici. La plupart des moines sont armés de lances et d’épées, mais ils ne semblent que sévèrement contusionnés : Pas de traces de coupures, leurs adversaires ne devaient être armés que de leurs propres poings.

 

Tandis que je fouille parmi les décombres en quête de je ne sais quel indice, un murmure parvient jusqu’à mes oreilles. Je crois reconnaître la voix de Maître Dong, et me rue prestement dans la pièce d’à côté.

 

Comme incrusté dans le coin du mur et du sol, j’aperçois Maître Dong, comme figé, inerte, le visage plissé au point de ressembler à un masque de démon grimaçant.

- Yanne… Tu es venu… gémit-il péniblement.

- Maître, vous avez l’air mal en point… Que s’est-il passé ?! Je dois vous sortir de là, laissez moi vous emmener voir quelqu’un qui puisse vous soigner. Dis-je, déblayant les gravas…

- Ne t’inquiets pas pour moi, je ne risque pas de mourir, Huang Song m’a seulement brisé le bas de la nuque, tout mon corps est par contre inexorablement paralysé.

- Huang Song ? Qui est cet homme ?

- Huang Song est un habile sorcier détenteur du Kung-fu, j’ai souvent dû le corriger jadis, il semblerait qu’il soit devenu un grand maître à présent.

- Il est venu jusqu’ici avec une armée ?

- Hélas, non. Le combat s’est certes tenu des heures durant, mais Huang Song est bien venu seul ici. Sa puissance est bien sans égale, ce qui augure le pire… Mais à en croire sa hargne et sa ténacité, tout l’éclat de sa puissance et son apparente jeunesse, il semblerait que celui-ci ai vécu un long moment dans le puits du temps.

- Le puits du temps ? Vous m’avez déjà évoqué cette légende, de quoi s’agit-il ?

- Une légende, je le croyais moi aussi jusqu’à présent. Mais Huang Song n’aurait pu entretenir une aussi incroyable jeunesse et acquérir autant de puissance s’il n’avait pas passé un long séjour dans ce puits.

- Le puits du temps est aussi l’antre du dragon céleste, c’est bien cela ? Il y a de cela tellement de temps que vous m’avez parlé de cette histoire…

- C’est cela, le puits du temps est un lieu, une vision métaphorique où le temps s’y écoule comme dans un tube en cascade. Des plateaux où se dessinent de vastes contrées y descendent comme des météores en chutes libres. Ces contrées représentent les domaines possédés par les différentes écoles de notre art, nobles dignitaires des pouvoirs liés au Kung-fu. On y retrouve entre autres les maisons du loup, de l’ours, de l’aigle, du poisson, de la grue, du chat, du singe, du léopard, de la mante, du scorpion et du faucon, mais aussi les temples des élémentaires d’eau, de végétation, de feu, de terre et de métal, également les maisons du phénix, du tigre et du dragon…

Et le plus important de ces pouvoirs et sans aucun doute celui du dragon céleste, capable de voyager au-delà de la vitesse de la lumière et du temps.

Aussi, les contrées qui descendent ce puits tombent à des allures différentes. Sur celles qui tombent à une allure rapide le temps s’y écoule lentement. Tandis que sur celles qui tombent à une allure lente le temps s’y écoule rapidement.

« Car la rapidité est l’ennemie du temps. »

Un élément tombant dans le puits aussi rapidement que le temps le figera net.

C’est donc probablement en y descendant le plus rapidement possible que Huang Song a su en partie entretenir sa jeunesse. Moi-même j’ai su faire le nécessaire pour conserver la mienne en entretenant une bonne hygiène de vie. Mais étant donnée la différence d’âge apparente entre Huang Song et moi-même, ce dernier a du savoir faire le nécessaire pour acquérir de grands pouvoirs afin d’accélérer sa vitesse et descendre plus rapidement dans le puits, et ainsi conserver sa fraîcheur d’âge.

C’est aussi pour cela que tu dois toi aussi descendre dans ce puits et arrêter Huang Song avant qu’il ne soit trop tard. Je connais bien Huang Song, c’est un être malveillant qui n’hésite pas à faire souffrir les ennemis qui s’opposent à lui. Si celui-ci arrivait à détenir le pouvoir du dragon céleste, qui sait ce qu’il adviendrait de la vie…

- Descendre dans le puits ? Mais je ne sais pas comment…

- Il y a bien mille et une façon de descendre dans ce puits. Mais la seule que je connaisse et qui soit vraiment fiable est d’aller au sommet du mont Heng, là tu y trouveras un gouffre. Il te faudra sauter dans ce gouffre en gardant à l’esprit que tu souhaites accéder au puits du temps, si ta crédulité est assurée alors ta destinée tu accomplira.

- … Et puis, qu’est ce qui me dit que Huang Song soit bien reparti là bas ?

Ce sont les esprits des vents qui me l’ont sifflé, après mon combat ceux ci l’ont suivi jusqu’au mont Heng.

- Très bien, mais que va-t-il advenir de vous ? Et comment ferais-je pour revenir sur Terre ? Et comment ferais-je pour retrouver Huang Song ?

- Trop de questions tu me poses… Je suis las maintenant, tu trouveras tes réponses le moment venu, je ne m’inquiète pas. Il est temps pour moi de cesser d’entretenir le flux de mes écoulements vitaux… Et qui sait, peut-être nous retrouverons nous dans le puits du temps…

- Maître Dong ! … Nooon !

Sur ce, les yeux du Maître se plissent pour se fermer. Le masque torturé qu’il avait sur le visage s’esquisse pour laisser place à une figure de paix, ses lèvres dessinant l’expression d’un léger sourire.

 

Très bien, je me relève et tourne les talons, il va voir de quel bois je me chauffe ce Huang Song !

 

Parcourant de nouveau la forêt de cime d’arbre en cime d’arbre, lorsqu’il y a un lac ou un étang je cours sur les eaux, en un rien de temps j’arrive au pied du mont Heng. Très vite je saute alors de rocher en rocher, parcourant parfois le mur de la paroi en courant. Le soir arrive tandis que le ciel se couvre et s’obscurcit.

Je traverse une pluie fine, approchant du sommet, lorsqu’une bourrasque me bloque le passage.

- Ce lieu est sacré, il est interdit d’y pénétrer… Me sifflent les vents.

- Je suis Yanne Kestel, dit Chang Pen, disciple de Maître Dong du temple sacré de la vallée, je dois passer pour venger mon maître, c’est de la plus haute importance !

- Disciple de Maître Dong dis-tu ? C’est Maître Dong lui-même qui nous a demandé de défendre cet accès. Alors disciple, réponds à ce koan (énigme absurde) : Explique nous d’où vient le vent, prouves nous que tu es un bon disciple que l’on sache si tu dis ou non la vérité, c’est de toute façon pour toi la seule façon de passer.

- Comment ça d’où vient le vent ? Je ne comprends pas…

- … (Pas de réponse)

- Très bien, et bien voilà !

Je me lance alors à travers la bourrasque en envoyant une série de coups dans le vide.

Je vois alors trois formes vivantes se profiler dans un nuage de pluie. Ce sont des élémentaires, j’ai beau être vif et rapide, chaque fois que je parviens à prendre le dessus sur l’un d’entre eux, les deux autres surviennent et une bourrasque m’emporte.

Ce petit jeu dure ainsi plus d’une demi-heure, lorsqu’un éclair de génie me traverse l’esprit.

- Je sais, ça suffit maintenant…

- Comment, tu sais… D’où vient le vent ?

- Non, mais vous aviez raison, il faut que je prouve que je sois un bon disciple pour que vous sachiez si je dis ou non la vérité. Mon maître enseigne le Kung-fu de l’école du tigre, c’est avec cela que je vais vous traverser ! »

J’entame alors un long enchaînement de mouvements bien spécifiques appelés « Kata du tigre. » Lorsque je termine, les vents tourbillonnent en sifflant.

- C’est bien petit scarabée, il ne fallait pas que tu nous démontres que tu sois un bon disciple, mais le bon. Tu peux donc passer.

 

Hop, encore une série de sauts conjugués à un peu d’escalade et me voilà au sommet.

En tout point cet endroit évoque le calme et la sérénité. D’ici on distingue parfaitement la vallée et le soleil se couchant sur l’horizon. Au centre du plateau, quelques rochers encerclent un gouffre immense, à la profondeur incommensurable, dont on ne distingue pas le fond. Seul quelques nuages surviennent tout autour du grand pic, caressant de leurs volutes l’entrée des profondeurs du gouffre.

 

Bien, nous y voilà. Je repense alors à tout ce que disait Maître Dong. A première vue, tout ceci semble bien absurde…

Même maître Dong n’avait pas l’air bien convaincu de la réalité de cette légende. Et si de plus ce dernier avait reçu un mauvais coup sur la tête en plus d’être paralysé ?

Décidément, tout m’éloigne un peu plus de ce en quoi je dois croire pour y parvenir… Et que ce passerait-il si je plonge et que mes pensées s’éloignent du puits du temps ? Je percuterais alors le fond du gouffre…

 

Penser consciencieusement au puits du temps reviendrait à penser que celui-ci n’existe pas.

 

Abstraction. Je dois faire « le vide. »

Etre le vide… Ne pas penser à la chute dans le temps est encore la meilleure façon d’y croire, sans doute.

 

Rien à foutre. Je saute, sans penser à rien.

 

Je plonge pendant un temps qui me semble infini, j’ai l’impression de traverser la terre entière.

 

Le sol se rapproche. Le sol se rapproche. Le sol se rapproche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 3

 

La maison de l’ours.

 

Lumière.

Zen. La non pensée, n’est-ce pas là la source d’une véritable action ?

Tandis que je descends à une allure vertigineuse, une doucereuse lumière m’englobe.

Je suis dans un tube gigantesque, dont les parois sont en mouvement, d’une matière claire et lumineuse, comme s’il s’agissait de chutes d’eaux électromagnétiques.

Devant et derrière moi, des parcelles de terres sont en chutes libres, elles semblent tomber un peu près à la même allure.

Derrière moi, l’une d’elle semble se rapprocher, je plonge alors davantage vers le bas, m’orientant vers celle qui se trouve le plus à ma portée.

Je tombe à peine plus rapidement que cette dernière, je pose alors les pieds avec délicatesse sur son sol, me stabilisant.

Devant moi une vaste contrée se dessine, un paysage quasi paradisiaque : oiseaux, montagnes, rivières et forêts se profilent jusqu’à l’horizon, nuages et soleil apparaissent dans le ciel, comme par illusion. J’ai bien dû tomber dans le gouffre toute la nuit durant, ici on dirait que l’aube se lève…

Je cours à travers plaines et collines, lorsqu’un mouvement sur un piton rocheux détourne mon attention. Il s’agit de quatre créatures humanoïdes, un peu plus hautes que la normale. A ma grande stupeur je constate qu’il s’agit d’hommes serpents : Le bas du corps est fait d’une longue queue agile, tandis que le haut du corps est fait d’un être humain, à la peau verte et écailleuse, une tête mi-homme mi-serpent vient y couronner le tout. Ils portent des armures de samouraïs, de longs sabres, ainsi que des arcs longs composites, carquois et flèches. Je les reconnais comme dans les légendes : ce sont des Nâgas. 

Dès mon approche, visiblement ils ne cherchent pas à comprendre et me décochent une première volée de flèches… Que j’esquive promptement. Me voyant alors surgir à vive allure, il sortent leurs sabres et bondissent tels des serpents sur une proie. Je plonge immédiatement, entendant leurs langues siffler et leur queue claquer près de mes ouïes.

Ils sont très souples et très adroits, une chance qu’ils ne m’ont pas touché dès le premier assaut : si j’en crois bien les légendes, il me semble que leurs armes sont empoisonnées. De plus, je ne les connais pas très bien et je n’ai pas de temps à perdre avec eux, mieux vaut profiter de l’avantage de l’initiative pour prendre la fuite.

 

Je les sème sans trop de difficultés, puis parviens jusqu’au bas des montagnes, où une rivière s’écoule entre deux falaises.

Après quelques kilomètres, plus en hauteur sur la paroi, j’aperçois une cascade. A mi hauteur de sa descente, celle-ci se coupe en deux bras par une corniche. J’y aperçois alors une maison de type oriental, quelques rochers et quelques arbres, comme suspendus dans un nid haut perché.

Sans plus attendre j’escalade jusqu’à sa hauteur, saute par-dessus l’un des bras de la cascade et me retrouve sur le coin de la maison.

Lorsque j’arrive sur le perron, un vieux chinois descend le petit escalier de la porte d’entrée. Je lui fais un signe de salut qu’il me renvoie.

- Bienvenue étranger, tu viens ici pour réclamer l’hospitalité, apprendre le Kung-fu… Ou peut-être pour m’affronter ?

- Pardon ? Ni l’un ni l’autre, je me suis seulement un peu égaré, je suis à la recherche de quelqu’un… Mais je doute que vous le connaissiez.

- C’est un peu perdu par ici, et comment donc s’appelle cette personne qui t’a fait courir jusqu’ici ?

- Il se nomme Huang Song, je dois absolument le retrouver.

- Huang Song dis-tu ? Huang Song le grand sorcier ? Et si je le connais ? Ne prononce d’ailleurs pas ce nom si haut s’il te plaît, c’est qu’il y a de l’écho par ici. Et pourquoi le cherches-tu ?

- C’est une affaire un peu personnelle, je dois le retrouver pour l’affronter.

- Ha ! Tu vas droit à la mort très cher ami, Huang Song a déjà remporté plus de deux milles duels, il ne craint pas l’acier, ni même la magie, tout ceux qui ont osé l’affronter sont morts dans d’atroces souffrances, car il est aussi connu pour être en mésentente avec la vie, il ne connaît que le plaisir de voir ses adversaires se tordre de douleur sous ses coups. Mon meilleur conseil sera que tu retournes d’où tu viennes pour retrouver tes occupations… S’il t’a causé du tort, c’est toujours moindre que de perdre la vie !

- Non, je viens d’un autre monde, sur terre, où il a tué mon maître… Et je dois le retrouver. Dis-moi plutôt où il se trouve puisque tu le connais !

- Tout le monde ici le connaît, mais heureusement pour toi, s’il ne s’arrête pas je ne pense pas que tu le retrouveras. On dit qu’il cherche à descendre le puits du temps pour retrouver la jeunesse, c’est une chose qu’y n’est accessible qu’au grand maître du Kung-fu, c’est pour cela qu’il tue tout ceux qui se présentent à lui, pour acquérir suffisamment de pouvoirs et accélérer sa vitesse !

- Tu veux dire, qu’il tire son pouvoir de la mort de ses ennemis ? Mais je ne comprends pas très bien, comment cela est-il possible ?

- Il n’y a que deux façons d’apprendre le Kung-fu. Soit on apprend avec un grand maître, mais il faut être sage et discipliné et cela peut prendre beaucoup de temps. Soit on apprend par le combat. Il faut alors avoir un bon sens de l’observation et une excellente mémoire pour mémoriser toutes les attaques portées par ses adversaires.

Ce n’est en effet pas forcément la meilleure façon d’apprendre, car on risque aussi de se prendre beaucoup de mauvais coups… Mais si l’on est pressé par le temps comme pour Hang Song, alors il n’y a rien de mieux.

- Oui, je vois, mais Huang Song n’est pas obligé de tuer ses adversaires pour cela.

- Celui-ci préfère en tout cas, il ne se bat que jusqu’à la mort, ça j’en suis certain, je ne connais pas de survivants en tout cas.

- Alors c’est sans doute pour cela qu’il a tué mon maître, sans doute a-t-il appris de lui sa technique à son insu. Je dois retourner dans le puits pour le retrouver, le temps presse et j’en ai déjà perdu beaucoup.

- Peut-être es-tu plus fort que tu n’y parais, mais je doute que tu parviennes à rattraper Huang Song si ta technique n’est pas assez bonne… Attends un peu…

Le vieux maître chinois ramasse une pierre par terre, puis l’envoie à toute vitesse au ras de ma tête.

- Tu ne l’as pas rattrapée ! S’écrit-il.

- Non, comment as-tu fais, je n’en reviens pas.

- J’ai envoyé cette pierre à une vitesse supérieure à laquelle tombe cette contrée. Si tu ne l’as pas rattrapée, alors tu auras du mal à descendre rapidement dans le puits.

Tu dis que tu es descendu dans le puits, tu viens bien d’un autre monde n’est ce pas ? Si tu es parvenu à te poser sur cette contrée c’est que tu es quand même déjà très fort, mais pas suffisamment pour descendre plus vite.

- Oui, j’ai encore sans doute beaucoup à apprendre, tu pourrais peut-être m’aider.

- Je le peux, en effet. Mais pour le moment entrons plutôt boire le thé, après quoi nous entamerons une première séance de Kung-fu.

 

 

Nous entrons dans la maison.

- C’est bien là ma boisson préférée. C’est un lu cha (thé vert) vraiment exquis, rien de tel au petit matin. Au fait, je me nomme Chen Ji ! dit le vieux maître chinois en servant le thé.

- Je suis européen d’origine, mais ici j’ai pour habitude de me faire appeler Chang Pen, c’est plus commode.

- Cela fait longtemps que tu parcours ces terres ?

- Non, je viens d’arriver ce matin, à l’aube… En fait j’avoue avoir encore beaucoup de mal à m’y faire, hier encore je pensais que le puits du temps n’était qu’une légende, et il n’y a pas moins d’une heure, je me battais contre des Nâgas…

- Des Nâgas ?

- Oui, des hommes serpents.

- Ha, oui, je vois, ce sont des disciples de la maison du serpent, il y en a pas mal par ici…

- Comment se dire que tout ceci est vraiment réel ?

- Enfin, disons simplement qu’il n’y a pas qu’en quittant le ciel que l’on peut accéder à d’autres mondes, les scientifiques occidentaux ont encore beaucoup de choses à découvrir, ne t’inquiète pas.

- Pourtant j’avoue avoir un peu de mal à concevoir tout cela.

- L’explication est simple. Jadis les moines apprenaient leurs Kung-fu dans des écoles particulières. Aussi les moines se servaient de beaucoup de techniques animales ou parlaient des cinq éléments appartenants à la nature : le végétal, le feu, la terre, le métal et l’eau. Ces cinq éléments sont aussi liés à beaucoup de choses…

Au sein de ces écoles, les techniques étaient secrètes, devant les gens non-initiés les moines devaient parler entre eux en utilisant des métaphores, afin de ne divulguer aucun secret. Petit à petit, c’est ainsi qu’est né ce monde imaginaire. Tout ici n’est que métaphores ou illusions, tout cela existe, mais il n’y a que le sens que l’on lui donne qui soit vraiment réel, voilà tout.

- Il reste pourtant un point qui pour moi n’est pas vraiment acquis : comment vais-je faire pour revenir sur terre ?

- Il y a de nombreux points dans ce puits qui peuvent t’aider à revenir sur terre, mais si j’en crois ce que tu m’as raconté, tu as encore beaucoup à faire ici, pas vrai ?

- Oui, mais je suis quand même tombé dans un gouffre, je suis peut-être mort à l’heure qu’il est…

- Ne dis pas de sottises voyons, si tu étais mort, tu ne serais pas là pour me parler. C’est un peu comme le yin et le yang, il y un peu de réalité dans l’illusion, et un peu d’illusion dans la réalité, ça donne une histoire beaucoup plus agréable à vivre, tu ne trouves pas ?

- Ca change du quotidien, c’est le moindre que l’on puisse dire. Mais le pire c’est que Huang Song connaît mieux ce monde que moi, il y a déjà beaucoup d’avance, comment vais-je le battre dans ces conditions-là ?

- Nombreux sont ceux qui n’ont même pas conscience d’être dans le puits du temps, tu as déjà cet avantage… Mais tu ne peux compter que sur ta détermination à rencontrer le dragon céleste pour accélérer ta vitesse.

- Ca aussi j’ai un peu de mal à saisir, le dragon, animal mythique symbolisant force et vigueur, bien sur, mais après ?

- Vois-tu, Chang Pen, bien avant que le monde soit monde, il régnait dans le grand chaos abstrait quelque chose d’insaisissable nommée « le tao. »

Quand cette chose commença à prendre forme, elle devint « le taïki. »

Du taïki naquit « le yang » force de création qui s’élève et qui s’étend, ainsi que « le  yin », force qui se concentre.

Le yang est représenté par un dragon, c’est aussi le symbole de la Chine depuis des millénaires, représentant les forces du ciel, qu’il créa également. Alors que le yin est représenté par un phénix, qui lui créa la terre.

Pour ne pas les séparer, il y a un peu de yin dans le yang et un peu de yang dans le yin. Ainsi ils sont différents mais se complètent et sont indissociables.

Je ne fais que récapituler un peu, mais pour conclure, seul le dragon céleste, grand maître du ciel, est capable de descendre le puits du temps aussi vite que le temps lui-même. C’est cet état de grâce infini que cherche à acquérir Huang Song.

- Ce n’est donc peut-être pas nécessaire que vous m’appreniez tout de votre Kung-fu, peut-être que seulement la partie « chute libre » soit suffisante, et pourquoi même ne pas aller directement s’entraîner dans le puits ?

- Oula, non… Absolument pas. Il est vrai que je ne vais pas t’enseigner tout de mon Kung-fu, d’ailleurs cela ne suffirait pas. Il va de toute façon falloir que tu te trouves d’autres maîtres pour apprendre.

Moi par exemple, mon école de prédilection est l’ours. L’ours Xiong est l’animal qui possède toutes les qualités et les désavantages des autres animaux. Il est l’animal du centre qui joue avec toutes les rondeurs de son corps. Sa posture est ma bo, sa force est concentrée dans son ventre. Son attaque est la paume. Seul le tigre peut le battre, mais cela fait partie d’un cycle : l’ours domine le singe qui domine le léopard qui domine la grue qui domine le tigre qui à son tour domine l’ours.

Ensuite, je connais d’autres styles de combats, il n’y en a peut-être que cinq ou six que je maîtrise suffisamment bien. C’est aussi sans doute le fait de connaître plusieurs arts qui a fait que je sois resté un être humain.

- Comment cela ?

- Rappelles-toi, en arrivant tu m’as parlé des nâgas. C’est ce qu’il arrive aux êtres qui n’adhèrent qu’à une seule école de Kung-fu, passé un certain degré de maîtrise ils finissent par se transformer en leur animal de prédilection, d’abord sous quelques traits physiques, puis enfin complètement. Mais moi je pense qu’il faut savoir dominer son art, et non en être dominé, c’est pourquoi je maîtrise plusieurs méthodes de Kung-fu, c’est aussi une façon de prendre du recul par rapport aux choses, mais c’est aussi moi qui me trompe peut-être...

Enfin, toujours est-il que je pourrais bien déjà t’enseigner toutes les formes que je maîtrise, ainsi tu pourrais acquérir ce que j’appellerais le pouvoir du dragon noir.

- Le dragon noir ?

Maître Ji s’arrête un long moment pour savourer plusieurs gorgées de thé.

- Et oui, il y cinq niveaux d’évolutions chez les dragons. Il y a d’abord le dragon noir, celui qui vit dans les marais, ensuite le dragon vert, qui vit dans les forêts, ensuite le dragon bleu, qui vit dans les plaines, puis pour finir le dragon rouge, qui vit dans les montagnes. Le plus puissant de tous est alors le dragon d’or, ou dragon céleste, maître des airs.

Les pouvoirs animiques et élémentaires représentent les pouvoirs des dragons. Ainsi, il faut les connaître avant d’apprendre à acquérir le Wushu du dragon. En gros, il faut connaître cinq arts animiques ou élémentaires pour acquérir le grade de dragon noir, dix pour le grade de dragon vert, quinze pour le grade de dragon bleu, vingt pour le grade de dragon rouge, vingt-cinq pour le grade de dragon d’or. Et à chacune de ces cinq étapes, il faut aller dans un des temples dragoniques passer une épreuve afin de bien valider son niveau. Autant dire que cela tient réellement de la légende : Il m’a fallu toute une vie pour n’acquérir que le grade de dragon noir. Car il faut aussi connaître les formes animiques et élémentaires par cœur.

- Ce n’est pas dangereux, je veux dire, comme pour les Nâgas, qui sont des hommes transformés en hommes serpents, ne risque t’on pas de se transformer en dragon ?

- Ham… On considère grosso modo qu’il y a quatre degrés de pouvoirs :

Le premier permet de changer légèrement son apparence physique, par exemple crocs ou griffes se font plus saillants… Ou de n’avoir que la tête d’un animal posée sur le corps d’un homme.

Le second permet d’être mi-homme, mi-animal, comme tu l’as vu chez les Nâgas.

Le troisième permet de se transformer complètement en l’animal ou l’élément que l’on maîtrise.

Enfin, le quatrième permet de se transformer en animal géant.

Tous ces pouvoirs sont très puissants, et il faut savoir prendre le dessus sur ses instincts les plus féroces pour ne pas céder aux plus grandes des tentations, autrement c’est le pouvoir qui domine et tu risques de rester « figé » dans la forme que tu pensais alors maîtriser.

- C’est plutôt assez terrifiant.

Un long silence se fait entendre dans la grande salle en bois d’acacia foncé. La cérémonie du thé est sur le point de s’achever lorsqu’il me survient encore une question :

- Pardonnez-moi, mais c’est quand même un peu bizarre cette histoire de temps, plus l’on tombe vite, plus le temps s’écoule lentement. Que se passerait-il si l’on cherchait à remonter ?

- Chercher à remonter le temps aurait pour effet de nous faire vieillir.

- C’est là que ça ne me semble pas très logique, remonter le temps nous ferait rajeunir normalement. Cela veut-il dire également que plus l’on tombe lentement, plus on évolue vite ?

- Je te rappelle que le puits du temps n’est qu’une vue de l’esprit. Dans cette vue, l’on comprend que le seul moyen de gagner son temps, c’est de le perdre à faire quelque chose. Il faut perdre pour gagner, c’est cela, ça résume assez bien le principe.

Quant à l’évolution interne, longue est la trame du temps. En fait, que les jours passent vite ou lentement l’évolution arrive au même point donné dans le cheminement du temps. On ne peut pas revenir en arrière, mais c’est vrai que si tu descends vraiment très vite, tu auras peut-être l’occasion d’évoluer et de côtoyer plusieurs époques différentes…

 

 

- Bien, il est l’heure, allons nous entraîner, à présent, conclut maître Ji.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre quatre

 

Le temple de la terre

 

Plusieurs semaines s’étaient écoulées et mon niveau d’apprentissage progressait à vu d’œil, visiblement, d’après maître Ji, le temps qui passait sur cette contrée était relativement lent, celle-ci devait donc tomber relativement vite, ce qui revenait à évoluer très rapidement.

Un moment donné, tandis que nous nous entraînions près d’une cascade, maître Ji me dit :

- C’est bien, ton apprentissage est presque terminé.

Tu connaissais déjà toi-même de nombreuses formes de Kung-fu, et ta technique du tigre est parfaitement acquise.

Maintenant tu maîtrises presque aussi bien que moi celle de l’ours, plus six ou sept autres animaux que tu maîtrises presque tout aussi parfaitement.

En tout, cela te fait donc deux techniques complètements acquises, sept dont il ne te faut pas grand-chose pour achever ta formation et douze dont tu n’as seulement que quelques notions.

Tu es donc sur le point de pouvoir passer ton grade de Dragon noir, c’est fantastique de voir à quel point tu apprends vite.

Néanmoins, autant te mettre en garde tout de suite, tu peux maîtriser autant de domaines animiques que tu veux, ça ne sert pas à grand-chose si tu ne maîtrises aucun des cinq éléments, qui sont : La terre, l’eau, le bois, le feu et le métal. Car il faut connaître au moins un élément par niveau de grade dragonique, on ne peut pas acquérir le pouvoir du dragon, autrement.

- En Europe il n’y a que quatre éléments, ne manquerait-il pas l’élément « air » à tout cela ?

- L’air est chargé d’énergie vitale qui remplie les poumons, il n’y a pas d’existence sans air. C’est ainsi un peu le sixième élément, le plus puissant, que l’on pourrais également assimiler à l’élément « temps », car à eux deux, ils ne font qu’un.

- Cela veut dire qu’il y a également des disciples de l’air ?

- En effet, mais on ne peut être un disciple de l’air et du temps si l’on n’a pas acquit les pouvoirs des cinq autres éléments, il faut beaucoup de pratique pour y parvenir.

- Ces écoles ont des signes distinctifs ? A quoi les reconnaît-on ? 

- Tu croiseras de nombreux disciples des éléments sur ton périple, tu comprendras alors que leurs forces sont équivoques.

En générale, Ils sont assez facile à reconnaître : Les disciples de la terre s’habillent en marron, parfois ils se teignent les cheveux et se maquillent le corps et le visage avec de la boue, les disciples du métal s’habillent et se maquillent en gris ou en doré, les disciples de l’eau en noir et bleu marine, les disciples de la végétation en vert et en marron, les disciples du feu, en noir, rouge et orange, tandis que les disciples du temps sont divisés en deux écoles différentes, il y a les disciples de l’air, qui suivent la voie du yang et qui s’habillent et se maquillent la peau en blanc et en bleu clair, les plus grands maîtres ne s’habillent que de blancs et portent souvent des symboles de sabliers. De l’autre école, celle du yin, les braves gens ont coutumes de dire qu’ils ont confondu le temps avec l’arrêt du temps, car ces disciples sont inexorablement tournés vers la mort, revêtissent du noir, se maquillent de blanc et portent également des symboles de sablier, mais aussi souvent des représentations de têtes de morts. Ils sont aussi capables de communiquer avec le monde des esprits fantômes…

De plus, chaque disciple peut revêtir les armes et les armures de son école.

- Si j’en crois donc par la couleur des vêtements que vous avez l’habitude de porter, alors vous êtes un disciple de terre, n’est-ce pas ?

- Oui, c’est exactement cela, la terre est l’élément qui convient le mieux à la discipline de l’ours. Aussi faut-il que je te rappelle ce qu’est précisément le Wushu ?

Wushu signifie « art capable de s’opposer à l’action de la lance » : Wu représente la Bravoure et le Brave est celui qui peut tenir tête à la violence « sans y faire appel. »

Ce terme chinois a été remplacé en Occident par art martial, ce qui ne recouvre qu’une partie du wushu, le côté sportif, compétitif, et non la dimension spirituelle.

 

L’étude de la nature nous enseigne que le chiffre cinq se retrouve dans beaucoup de choses. La technique du wushu se base sur les cinq éléments, qui se rapportent à cinq animales mythiques, cinq saisons, cinq points cardinaux et ainsi de suite.

 

La terre correspond à l’ours, la cinquième saison qui est en fait le passage d’une saison à une autre, le centre, l’organe estomac, la dix-septième heure de la journée et le goût sucré.

 

La grue correspond au métal, l’ouest, les poumons, l’automne, la dix-huitième heure et le goût piquant.

 

Le singe correspond à l’eau, le nord, les reins, l’hiver, la vingt-quatrième heure et le goût salé.

 

Le tigre correspond au bois et aux végétaux, l’est, le foie, le printemps, la sixième heure et le goût acide.

 

Le léopard correspond au feu, le sud, le cœur, l’été, la douzième heure de la journée et le goût amer.

 

Tu comprendras alors que le Kung-fu de l’ours est bien semblable à celui de l’élémentaire de la  terre.

De même que le Kung-fu du tigre permet d’accéder facilement aux techniques de l’élémentaire végétal. En fait, il n’est pas possible d’apprendre les pouvoirs d’un élémentaire si l’on ne connaît pas ceux de son animal correspondant.

Et c’est bien là que je voulais en venir, tu ne pourras pas valider ton grade de dragon noir tant que tu n’auras pas validé ta maîtrise de l’élément terre ou végétal.

Mais pour valider tes acquis il te faudra trouver par toi-même le temple élémentaire qu’il te faut. Ces temples foisonnent dans la nature, mais pour les trouver, c’est à toi de t’en débrouiller.

Quelqu’un maîtrisant un élément ne peut pas révéler à son disciple  l’endroit précis où se trouve le temple correspondant, auquel cas il risquerait de perdre tout ses pouvoirs.

Toutefois je peux quand même te mettre sur la voie, tu trouveras plus facilement si tu cherches là où il le faut.

On a coutume de dire que le temple de la terre se trouve dans une faille, le temple du métal dans une mine, le temple du feu dans un volcan, le temple de l’eau sous une cascade, le temple végétal dans une forêt volante dans le puits du temps… Et le temple du temps et de la mort dans un désert, il apparaît alors tel un mirage après plusieurs jours de jeune.

Le temple de l’air du temps vole dans les airs du temps, il n’est possible d’y accéder que si l’on survit au temple de la mort.

 

Voilà, tout est dit. Voyons maintenant si mes enseignements ont bien été acquit. J’ai préparé quelque chose pour toi… Maître Ji relève la main droite, le  poing serré. « Bonzaï ! » Me crie t’il, me lançant une pierre à ras du visage.

D’un geste simple, je la rattrape. Il reprend alors :

- Parfait, je pense que ton enseignement avec moi se termine ici. Même si tu ne connais pas encore suffisamment bien toutes les formes pour accéder au grade de dragon noir, je pense que tu arriveras à te perfectionner par toi même jusqu’au niveau suffisant.

Garde bien en tête que « la rapidité est l’ennemie du temps. »

Et toutefois, ton périple sera long, je te conseille donc de retourner à la maison histoire de te préparer un sac à dos et de récupérer de quoi manger. Surtout fais-y comme chez toi.

… Et bien, je n’ai donc plus qu’à te souhaiter bon courage dans ta quête.

 

Comme pour acquiescer, je fais un signe de salut et je m’envole jusqu’à la maison (je sais désormais voler puisque j’ai en partie appris le Kung-fu du faucon), je prépare mon sac à dos et de quoi manger pour plusieurs jours en deux temps trois mouvements, puis je repars aussi sec.

 

Je dois avoir une vue globale de l’environnement pour trouver quelque chose qui ressemble à une faille dans la terre, là où devrait se trouver le premier des temples élémentaires.

Pour remonter, je vole et je saute de rocher en rocher, jusqu’au sommet de la falaise, puis je cours à vive allure sur la tranche du sommet de la montagne. Je remonte ainsi jusqu’à un point suffisamment haut.

De là j’obtiens une vue grandiose sur tous les environs. Mais hélas je ne découvre pas le moindre signe de ce qui pourrait être une faille dans la terre.

Je poursuis mon chemin, lorsqu’un peu plus bas sur une corniche, j’aperçois deux formes rouges, dont l’une d’elle semble bouger. Je m'approche alors un peu et constate qu’il s’agit de deux scorpions géants.

Je continue alors ma randonnée, lorsque plus haut de l’autre côté de la falaise, sur le sommet d’un pic rocheux, j’aperçois une fortification creusée dans la pierre, il s’agit là d’une habitation troglodyte, un monastère de haute montagne.

Je vole de l’autre côté de la falaise, essayant de retrouver l’entrée.

En effet, un peu plus bas je trouve un pont-levis abattu au dessus d’un petit ruisseau. De là le monument me paraît imposant, des petits nuages le caressent voluptueusement.

Je m’approche et constate qu’il y a un scorpion sculpté dans du métal doré et dessiné sur la large double porte.

Il n’y a rien pour frapper. Je crie alors plusieurs fois pour demander s’il y a quelqu’un.

Après un certain temps, j’entends un loqué bouger, puis une planche de bois coulisser et je voie la large double porte s’ouvrir en grinçant.

Un petit homme apparaît dans l’encadrure de la porte. Il porte des vêtements amples rouges et oranges, ainsi que de longs cheveux rouges hérissés sur sa tête. Il me fait un signe de salut que je lui renvoie.

- Bonjour, bienvenu au temple du scorpion, me dit-il.

- Bonjour, je suis Chang Pen, de l’école du tigre, j’aimerais savoir s’il serait possible d’améliorer mon Kung-fu en suivant les enseignements du scorpion ?

- Kung-fu du scorpion être très possible. Mais si toi entrer, toi ne plus pouvoir ressortir avant enseignement terminé.

- Ha, ben non alors… Je ne crains d’être très pressé et je n’ai pas le temps de rester un long séjour ici.

Par contre, vous sauriez peut-être où je peux trouver une faille dans les environs ?

- Une faille ?

- Oui, une faille dans la terre.

- Oui, ça maître Pong très grand scorpion doit savoir où ça se trouve.

Mais si toi entrer…

- …Moi plus pouvoir ressortir, je sais…

- Nous avons d’ailleurs de très profondes galeries dans notre temple, cela pourrait peut-être faire office de faille.

- A bon, et bien je crois ne pas avoir beaucoup le choix de toute façon, conduis-moi voir ton maître s’il te plait.

 

Nous traversons une cours intérieure, où je croise d’autres moines habillés et coiffés pareils, nous nous saluons.

Puis nous passons une autre porte ornée d’un scorpion, traversons quelques salles, puis arrivons à l’intérieur d’un grand dojo calfeutré et  enfumé d’encens.

Tous les murs sont également ornés de scorpion.

A l’autre bout de la salle, un homme se tient en posture de sésa sur une petite estrade en chanvre tressé. Nous échangeons un signe de salut.

 

- Cet homme voudrait vous parler Maître Pong, il dit s’appeler Chang Pen et être un disciple du tigre, il voudrait rejoindre notre confrérie pour apprendre le Kung-fu du Scorpion, dit le portier.

- Bien, tu es le bienvenu parmi-nous, Chang Pen.

Zhang Fen, donne donc à notre ami de quoi se changer, retrouvez-moi ici même que nous puissions commencer l’entraînement.

 

Plusieurs jours s’étaient écoulés, et j’avais déjà appris le premier degré de maîtrise du pouvoir du Scorpion.

Je pose alors une question à maître Pong :

- Pardon, mais vous ne sauriez pas où se trouve une faille dans la terre par hasard ?

- Une faille ? Mais ce temple même est relié avec la terre, pourquoi donc me poses-tu cette question ?

- Je dois achever ma discipline de la terre en trouvant un temple élémentaire.

- Ha, désolé, nous connaissons effectivement un peu la terre, mais ici nous ne maîtrisons essentiellement que le feu. Le seul temple élémentaire que tu trouveras ici est une chapelle dédiée au feu.

- A bon, très bien, peut-être alors pourriez-vous m’apprendre le feu ?

- Oui, c’est effectivement prévu dans ton enseignement, mais nous ne maîtrisons pas suffisamment cet élément pour t’y former complètement.

- Ha non ?

- Non, il n’y ait que le léopard qui sache parfaitement maîtriser cet élément.

- A bon, mais pourrais-je quand même voir cette chapelle ?

- Très bien, suis-moi, c’est par ici…

 

Nous descendons dans les entrailles de la terre à travers plusieurs étages par de nombreux escaliers en colimaçon et nous arrivons enfin dans une grande salle ovale où de la lave coule du haut des murs de gargouilles en forme de scorpion puis dans des rigoles jusqu’à un petit bassin, au centre duquel s’érige une gigantesque flamme, solennelle et éternelle.

De l’autre côté de la salle il y a une entrée, gardée par un être qui a le haut du corps d’un homme scorpion et le bas du corps d’un scorpion géant (pattes et queue), et dont les avants membres sont faits de pinces acérées. 

Maître Pong exécute alors un certain Kata devant la flamme, qui s’anime et prend la forme d’un être humanoïde éthéré.

 

- Je te présente Brâan, l’élémentaire de feu de ce temple, ainsi que son gardien Krévort, dit Maître Pong.

- Bonjour, dis-je en faisant un signe de salut.

- Bonjour Chang Pen, tu es le bienvenu dans ce temple, souffle l’élémentaire.

- Vous connaissez déjà mon nom ?

- Et pour qui me prends-tu, je suis « le feu en personne » tout de même… Et je sais même pourquoi tu es venu me voir. Tu es venu pour apprendre le feu. Et bien voici déjà le premier degré de maîtrise, dit-il, tandis qu’une boulle de feu part de la flamme et implose sur mon torse. Je prends alors instantanément connaissance des gestes à effectuer pour exécuter le premier degré du Kung-fu du feu, et intègre alors le sortilège de lumière.

- Je sais aussi que tu recherches le temple de la terre. Il se trouve justement que j’ai des affinités avec cet élémentaire. Si ton destin est bien de le rencontrer, alors je ne peux m’y opposer. Tu pourras accéder à ce temple en quittant cette chapelle, après cette sortie défendue par Krévort, en prenant le chemin de gauche et en suivant l’écoulement de lave. Mais comme il est interdit de quitter ce temple avant de terminer ta formation, si tel est vraiment ta décision, alors tu devras l’affronter. A toi de choisir.

- Et bien, c’est que… Dis-je, me retournant vers maître Pong.

- A toi de choisir, ta formation ici peut encore être assez longue.

- Alors je n’ai pas le choix, je ne dois me consacrer qu’aux priorités si je veux devancer le temps qui passe. J’espère néanmoins avoir la possibilité d’apprendre le Kung-fu du scorpion une autre fois. Mais en attendant…

 

Je passe devant Maître Pong, m’approchant de l’homme scorpion.

Très vite j’enchaîne une série de kata devant lui, lui démontrant que je maîtrise déjà bon nombre de disciplines de Kung-fu.

Je vois alors son regard s’enflammer. Il ricane et décroise ses deux bras, les relèves en jouant de ses pinces, qui s’enflamment instantanément.

Le combat commence. Nous nous rapprochons l’un de l’autre et entamons une première série d’échanges de coups.

Le plus difficile pour moi est d’esquiver ses redoutables pinces, de plus sa peau est un peu comme une carapace et mes coups ne semblent pas le toucher. Petit à petit mon adversaire gagne quand même du terrain et me fait reculer jusqu’au bassin enflammé. Ça chauffe devant et derrière moi.

Soudainement, au moment où je semble le plus en difficulté, mon adversaire abaisse sa tête et projette sa queue surmontée de son dard aiguisé par-dessus lui. Heureusement je m’y étais quand même préparé et je m’abaisse à ce moment là, le bloquant à la base du dard de mon bras droit. La queue s’enflamme alors brusquement et j’exécute un double saut périlleux sur le côté pour esquiver une boulle de feu envoyée par le dard.

Nous revenons tout deux à la charge et échangeons une nouvelle volée de coups. De nouveau je recule et cette fois je me retrouve coincé avec un écoulement de lave derrière moi. Il tourne alors une fois sur le côté pour tenter de me faucher avec sa queue. Je saute sur place et m’abaisse pour esquiver quelques coups de pinces.

Je le vois alors qui abaisse sa tête comme pour envoyer son dard par-dessus lui. Je plonge immédiatement vers le bas et me transforme en homme rat, courant à toute allure entre ses pattes. Une autre boulle de feu explose derrière moi.

J’exécute une roulade et me retransforme en humain lorsqu’il se retourne, puis enchaîne sur une troisième volée de coups. Cette fois ci je le fais un peu reculer et il se prend l’écoulement de lave sur la queue. Il sursaute et me réattaque. J’ai alors une idée, je le laisse gagner du terrain et recule jusqu’au bassin enflammé. Lorsqu’il me refait le coup du dard enflammé je lui refais le coup du rat. Mais cette fois, à l’autre bout je me transforme en homme ours, pour le prendre par la queue et le propulser au centre du bassin de lave.

Impossible pour mon adversaire de se rattraper, il chute en plein milieu, explosant littéralement au contact de Brâan.

 

Je tire ma révérence à maître Pong et pénètre la porte de sortie, avant d’emprunter le chemin de gauche.

Au croisement, face à moi se tient une splendide armure et une épée toutes deux conçues à l’image du Scorpion. C’est une armure dorée éclairée par deux vasques de flammes suspendues de chaque côté.

Les flammes se ravivent et j’entends de nouveau la voix de Brâan comme un murmure fracassant :

- Cette armure et cette épée sont pour toi, Chang Pen, que cela puisse t’aider à terminer ton enseignement du Scorpion.

 

J’enfile l’armure et prends l’épée, puis, connaissant désormais le sortilège de lumière, je fais briller mon corps et mon armure un peu à la façon d’une lampe torche, avant de courir un long moment à travers de multiples galeries. Lorsque je longe une rivière de lave souterraine pendant plusieurs kilomètres.

Il fait très chaud et la galerie descend en pente douce, lorsque nous arrivons dans une faille gigantesque où la lave vient se jeter.

Au sommet j’aperçois le ciel, tandis qu’en bas s’écoule une rivière de lave.

J’entreprends alors de descendre, de rocher en rocher, de corniche en corniche, jusqu’à ce que j’arrive à un chemin de pierre longeant la paroi de la faille, me menant à l’entrée d’une grotte.

 

Je rentre dans une gigantesque salle souterraine, où de magnifiques cristaux tapissent la paroi de la grotte.

Il y a aussi une petite marre d’eau cristalline au centre, ainsi que quelques rochers. Des petits bruits de gouttes d’eaux se font entendre  lorsqu’elle tombent des cristaux jusque dans la marre.

 

Lorsque je m’approche, le sol se met à trembler.

Je m’avance malgré tout, c’est alors qu’un des rochers se met à bouger… Il se lève de la marre et prend la forme d’un être humanoïde de pierre, des cristaux lui faisant office de yeux.

- Qui se permet de troubler mon sommeil de pierre, dit l’élémentaire.

- Je suis Chang Pen, de l’école de Kung-fu de la terre, et je viens valider mes acquis.

- Très bien, fais donc voir ce que tu as dans le ventre, me dit-il s’approchant de moi.

 

J’exécute alors une série de prises de l’ours afin de contrecarrer ses attaques. Le combat est de plus en plus difficile et éprouvant. A quatre reprises, je sens une force mystérieuse m’envahir, me faisant acquérir quatre pouvoirs surnaturels qui sont :

Force de l’élémentaire de terre

Corps de pierre.

Tremblement de terre.

Déplacement dans le sol ou au travers d’un mur de terre ou de pierre.

 

Lorsque j’en ai finit, le rocher retombe au sol dans un fracas tonitruant.

La terre tremble encore un peu, faisant tomber des petits gravas, puis s’arrête net.

 

Je tourne les talons et reprends le chemin de la sortie, où je m’envole jusqu’au sommet de la faille.

 

A l’extérieur le soleil m’éblouit, j’arrête donc mon sortilège de lumière.

 

Je vol et je cours à perdre haleine à travers plaines, montagnes et rivières, jusqu’au rebord du monde, où je me jette à nouveau dans le puits du temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre cinq

 

Le temple du dragon noir

 

 

Je plonge, serein et bienheureux. Le vent siffle à mes oreilles tandis que je descends à vive allure, profilant mon aérodynamisme pour mieux pénétrer dans l’air.

Je gagne de la rapidité et atteins très vite une grande vitesse. Je dépasse ainsi plusieurs contrées en chutes libres. Je traverse pour finir un champ de météores et m’oriente doucement vers une contrée qui tombe à peine plus lentement que moi.

Je me redresse lentement, pour épouser le sol en toute latéralité. Je rase plaines et collines un cours laps de temps, puis me rabat sur le sol en exécutant une roulade. Je roule de nombreuses fois avant de me redresser sur mes deux jambes et terminer debout.

Une vaste contrée s’offre à moi. Plaines, collines et montagnes verdoyantes se profilent jusqu’à l’horizon.

Je m’envole et parcours les terres à vive allure, lorsqu’un rapace me rattrape pour me doubler, puis voler un long moment devant moi. Je m’interroge un moment lorsque je vois l’oiseau bifurquer. Je le suit, celui-ci comprenant mon action, me guide jusqu’au dessus d’une jungle tropicale, avant de se poser sur un rocher au cœur d’une clairière.

Je l’interroge :

- Et bien oiseau, pourquoi me guides-tu jusqu’ici ?

… Pas de réponse.

 

Soudain j’entends un rugissement dans la forêt. Tandis que je me retourne l’oiseau s’envole. Je vois un tigre surgir d’un bond vif, je me tiens instinctivement en position de garde, sur mon profil.

Le tigre s’arrête devant moi, fait des mouvements de droite à gauche, tout en donnant des coups de patte dans le vide et en rugissant.

Je suis de l’école du tigre. Que faut-il faire devant un tigre ? Ne pas montrer sa peur, et surtout ne jamais lui tourner le dos.

Je me replace face à lui, gardant tout de même une posture de garde.

Très bien, l’animal semble se calmer. Maintenant il fait des vas et viens devant moi. Que cherche t’il à communiquer ?

 

Soudainement le tigre fait demi-tour, je comprend alors que je dois le suivre.

 

 

 

 

 

Plan de construction du puits du temps.

 

Vous l’aurez compris, le puits du temps est un livre inachevé. Je n’est guère plus le temps de m’y consacrer actuellement.

Par contre voici tout de même le plan de construction qui fera office d’un très bon synopsis. Plus loin l’univers du puits du temps est un peu plus détaillé afin que vous puissiez faire vivre cette aventure en simulation simultanée avec un joueur pour une partie solo ou pour un groupe d’aventurier…

 

 

 

Page 1 chapitre 1 dure 3 pages

L’ultime combat

 

Page 4 chapitre 2 dure 5 pages

Le vol du tigre

 

Page 9 chapitre 3 dure 7 pages

La maison de l’ours.

 

Maître Ji dit à Chang Pen où se trouve le temple de la terre.

Le temple de la terre se trouve dans une faille, le temple du métal dans une mine, le temple du feu dans un volcan, le temple de l’eau sous une cascade, le temple végétal dans une forêt volante, et le temple du temps dans un désert, il apparaît alors tel un mirage après plusieurs jours de jeune.

Le temple de l’air vole dans les airs.

 

Epoque : Médiéval

Animal : L’ours

 

Page 16 chapitre 4 dure 9 pages

Le temple de la terre

 

Le scorpion ne maîtrise pas tous les grades du feu.

 

Epoque : Médiéval

Animal : Le scorpion

 

Page 25 chapitre 5

Le temple du dragon noir

 

Un tigre apparaît, c’est Maître Dong qui s’est réincarné. Il conduit Chang Pen à travers des marécages, jusqu’au temple du dragon noir.

Là, les prêtres Dragons lui font passer une épreuve, au terme de laquelle il devient dragon noir.

 

En ressortant du temple Chang Pen retrouve le tigre, qui l’attendait sagement.

Celui-ci le mène ensuite à une cascade, où se baigne une splendide jeune femme nommée Kira. Le tigre la rejoint, il lui appartient.

 

Epoque : Renaissance

Animal : Le tigre

 

Chapitre 6

Le temple végétal

 

Kira se baigne (école de kung fu du printemps.)

Surprise nue dans la cascade, elle se rhabille d’un trait et combat Chang
Pen. En deux temps trois mouvements elle le cloue au sol et le paralyse en manipulant des points d’acuponctures.

Chang Pen lui explique que c’est le tigre qui l’a mené jusqu’à elle.

Elle seule peut parler a Krishkan le tigre, elle lui demande pourquoi il lui a amené ce type.

Krishkan répond que Chang Pen était son élève dans une autre vie. Il demande à Kira d’enseigner son Kung Fu à Chang Pen, elle accepte volontiers et le déparalyse (toujours en manipulant des points d’acupunctures.) Puis le mène au temple des végétaux. Mais Kira est aussi une voleuse de grande renommée, elle est recherchée et poursuivie pour ses nombreux vols. C’est aussi ainsi qu’elle enseigne à Chang Pen le kung fu, qui ne passera plus les épreuves dans les temples mais devra voler les artefacts de pouvoirs sacrés aux prêtres et ainsi obtenir ses grades par la ruse et le haut vol.

 

Epoque : Renaissance

Animal : Le rat

 

Chapitre 7

Le temple du dragon vert

 

Epoque : Le siècle des lumières

Animal : Le singe

 

Chapitre 8

Le temple de l’eau

 

Ville avec des canaux. Cuisine chinoise et apothicaire.

 

Epoque : Le siècle des lumières

Animal : Le poisson

 

Chapitre 9

Le temple du dragon bleu

 

Huang Song apparaît.

Le pouvoir de Chang Pen lui permet maintenant d’attendre une vitesse presque supersonique. Hélas Huang Song s’enfuit car il n’a pas de temps à perdre.

Kira et son tigre sont bien loin derrière maintenant…

 

Epoque : Contemporaine.

Animal : La grue

 

Chapitre 10

Le temple du métal

 

Un disciple de l’acier a plein de chaînes et de lames qui pendent de ses vêtements, il fait de l’acrobatie. Lorsqu’il touche, les chaînes s’enroulent tout autour des parties vitales de l’adversaire et le déchirent en lambeaux. Le disciple du métal connaît également d’autres Kung-fu animiques.

 

Epoque : Contemporaine.

Animal : Le loup

 

Chapitre 11

Le temple du dragon rouge

 

Epoque : Futuriste.

Animal : Le léopard

 

Chapitre 12

Le temple du feu

 

La nuit du temps

La nuit du temps est une contrée où il fait toujours nuit. Il y rode des spectres et autres démons.

 

- Chang Pen se transforme en dragon et ne contrôle plus tous ses pouvoirs.

Heureusement il trouve le temple de l’air (et de l’humain) et parvient à reprendre sa forme humaine.

 

Le temple de l’air et du temps.

 

Epoque : Futuriste.

Animal : L’humain

 

Chapitre 13

Le temple du dragon d’or

 

Le phénix

 

Epoque : Futuriste.

Animal : Le phénix et le dragon

 

Chapitre 14

Versus

Combat final contre Huang Song

 

Chapitre 15

Rencontre au sommet

Chang Pen est sommet du Mont Heng, il est revenu dans le temps, maître Dong l’attend.

Fin

 

 

 

 

 

Le puits du temps

L’univers de jeu

  

Exemple d’introduction

 

Vous incarnez Ricardo Gonzales, commandant d’un navire et de vingt-deux hommes d’équipage.

Cela fait bientôt deux semaines que vous traversez une effroyable tempête.

Malheureusement, vos instruments de navigation ont subis quelques dommages, et vous êtes par conséquent perdu.

Vos hommes sont malades et épuisés. Et même si vous vous gardez bien de leur montrer, vous êtes vous aussi sur le point de faillir.

Pour le moment, vous vous efforcez de maintenir le cap. Vous êtes à la barre, scrutant l’horizon.

Lorsque soudain, surgissant à travers la pluie, l’écume et les nuages, un gigantesque dragon d’airain apparaît, crachant un puissant souffle de feu sur le pont du bateau.

Devant un tel désastre vous tentez de rameuter vos hommes, hurlant « à bâbord ! »

C’est alors que la créature se rue sur le mat, faisant craquer l’embarcation de tous côtés.

Puis elle se met à battre de l’aile. Brusquement le mat se rompt. Sous le choc, vous êtes violemment projeté en arrière… Pour finir par-dessus bord.

Les vagues vous engloutissent. Perdant de vue le bateau, vous sombrez dans l’océan.

 

Lorsque vous vous réveillez, vous êtes sur une plage de sable fin, bien loin des turbulences de la tempête.

 

Quelques mouettes survolent les premières vagues. Enfer ou paradis, l’endroit semble toutefois abandonné, tandis qu’une âpre odeur de souffre plane dans l’air.

Au loin, d’étranges nuages caressent voluptueusement le sommet des montagnes, mais chose particulièrement étrange, on dirait que ceux-ci cachent de petits îlots flottant dans les airs…

 

Votre équipement est constitué par vos vêtements déchirés et votre sabre d’abordage.

Quelques morceaux de bois sont éparpillés ici et là. Peut-être que l’épave du bateau ne s’est pas échouée trop loin du rivage...

 

Concernant la suite de l’aventure…

Plus tard, il sera sans doute possible de retrouver le reste de l’équipage pour le convaincre (quelques jets en commandement) de poursuivre avec vous le reste de l’aventure...

Les premiers abords de l’île rengorgent de mille et un dangers (plantes carnivores, animaux géants (rat, crabe, scorpion, serpent...), insectes géants, sables mouvants, etc.)

Pour survivre, il faudra sans doute entreprendre de former un camp, avant d’envisager une première expédition vers une ville. Quelques jours, voir quelques semaines seront nécessaires.

 

Concernant l’introduction

Cette introduction n’est qu’un exemple de la façon dont vous pouvez introduire les P.Js.

En vérité l’île est un lieu intemporel, situé quelques part dans une brèche, un nœud tellurique au milieu des Bermudes. Il y est donc possible d’y introduire un personnage viking, comme un baleinier ou un aviateur…

D’autres portes dimensionnelles sont ouvertes sur ce monde (ne pas hésiter à vous servir d’Eggregore), toutes époques confondues, mais par dominance, le puits du temps reste classé comme étant un univers évolutif du médiéval au futuriste techno-magique (voir définition plus loin…)  

Tout cela c’est seulement pour donner une idée dans le puits du temps, plus on avance dans le temps, plus on est sensé se rapproché d’un univers type Dragon ball, enfin, pour donner une idée… (Pour cela qu’Eggregore est très pratique dans ce cadre là…)  

 

Concernant les règles

N’importe lequel de vos jeux préférés peut être utilisé (oui, comme A.D.D) mais je ne saurais que trop vous conseiller d’utiliser Sarcasmes (les règles d’Eggregore) et même Anti-grav pour régler certains points de courses-poursuites.

 

La légende

 

le puits du temps est un lieu, une vision métaphorique où le temps s’y écoule comme dans un tube en cascade. Des plateaux où se dessinent de vastes contrées y descendent comme des météores en chutes libres. Ces contrées représentent les domaines possédés par les différentes écoles de notre art, nobles dignitaires des pouvoirs liés au Kung-fu. On y retrouve entre autres les maisons du loup, de l’ours, de l’aigle, du poisson, de la grue, du chat, du singe, du léopard, de la mante, du scorpion et du faucon, mais aussi les temples des élémentaires d’eau, de végétation, de feu, de terre et de métal, également les maisons du phénix, du tigre et du dragon…

Et le plus important de ces pouvoirs et sans aucun doute celui du dragon céleste, capable de voyager au-delà de la vitesse de la lumière et du temps.

Aussi, les contrées qui descendent ce puits tombent à des allures différentes. Sur celles qui tombent à une allure rapide le temps s’y écoule lentement. Tandis que sur celles qui tombent à une allure lente le temps s’y écoule rapidement.

« Car la rapidité est l’ennemie du temps. »

 

Un élément tombant dans le puits aussi rapidement que le temps le figera net. 

 

Niveau de transformation

Pour les temples animistes, élémentaires et draconites, 4 niveaux de transformations :

Degré 1 : Seul quelques traits apparaissent, très localement sur le visage, le corps et les membres…

Degré 2 : Apparence mutante. Sort plus permanent : Tête animale au corps d’homme.

Degré 3 : Transformation totale.

Degré 4 : Transformation en animal géant. 

 

Les cités-temples

Effigie

Nom

Epreuve

1

Loup

Berzaem

Parcours du combattant

2

Ours

Dubfust

Force et casse

3

Scorpion

Usk

Combat couteau au pied

4

Rhinocéros

Kostael

Force et casse

5

Tigre

Kriacia

  Parcours feu et combat

6

Lion

Ernoam

Parcours jungle et combat

7

Aigle

Zoulfoïst

Ail delta et combat

8

Rat

Estenia

Labyrinthe

9

Singe

Raïo

Parcours arbre

10

Grue

Nierk

Chasse au trésor

11

Taureau

Mirdéniel

Force et casse

12

Poisson

Dol’Tor

Parcours aquatique

13

Serpent

Novahim

Contorsion sac dans l’eau

14

Tortue ou

 hérisson Sonic

Nock

Enigme

ou parcours

15

Lézard

Odac

Chasse au trésor

16

Eléphant

Krul Vispur

Force et énigme

17

Faucon

Ornac

Ail delta et combat

18

Vautour

Bimbod

Ail delta et combat

19

Léopard

Riam

Parcours aérien

20

Insecte (Mille pattes, guêpe, mente, etc.)

Telernet

Parcours tubulaire

21

Dragon Noir

Tulmust

Ail delta/Combat/Enigme

22

Dragon Vert

Olque

Ail delta/Combat/Enigme

23

Dragon Bleu

Doraf

Ail delta/Combat/Enigme

24

Dragon Rouge

Sulpur

Ail delta/Combat/Enigme

25

Dragon de Titane Doré (or)

Néamos

Ail delta/Combat/Enigme

26

Eau

Kos

Parcours/Combat/Enigme

27

Terre

Odahim

 Parcours/Combat/Enigme

28

Air

Rltak

Parcours/Combat/Enigme

29

Feu

Neveque

Parcours/Combat/Enigme

30

Temps

Roalf

Parcours/Combat/Enigme

 

Les temples permettent d’acquérir les pouvoirs des dragons. Il y est possible de passer trois épreuves pour gagner les quatre degrés de pouvoirs du temple.

Chaque épreuve se passe contre une importante somme d’or. (Les Pjs peuvent participer à de nombreuses aventures pour gagner cette somme…) L’épreuve est alors un jeu sous forme de projection de cristal holographique. Comme le « holodek » dans star-trek, l’ordinateur reconstitue l’environnement du jeu autour des participants…

Le jeu se déroule dans la salle principale du temple, mais l’ordinateur recalcule à chaque instant la position des hologrammes de telle façon que les Pjs peuvent croire parcourir de très longues distances alors qu’ils ne font que tourner en rond.

Note : Il est toujours possible de ne pas passer les épreuves et de s’attaquer aux prêtres pour leur voler leur sort (qui sont inscrit sur des parchemins) mais si l’alerte est sonnée dans le temple les Pjs auront peu de chance de survivre. En effet, les prêtres y sont nombreux et beaucoup d’entre eux possèdent de nombreux pouvoirs (parfois de plusieurs temples.) Enfin, n’oublions pas que le grand prêtre est un dragon et qu’il n’est pas forcément le seul dans ce cas là… Mieux vaut alors se contenter de passer les épreuves normalement pour acquérir les pouvoirs !

 

5 temples animistes = 1 temple/niveau draconique.

En l’occurrence, il faut qu’un perso remporte les pouvoirs majeurs de cinq temples animistes ou élémentaires, ou bien qu’il remporte les pouvoirs majeurs d’un temple draconique pour devenir un dragon.

 

3 temples animistes ou élémentaire = premiers degré du dragon

4 temples animistes ou élémentaire = second degré du dragon

5 temples animistes ou élémentaire = troisième degré du dragon

Seul le dragon céleste peut devenir un dragon géant. 

 

Les 20 temples animistes sont répartis dans les 20 centres villes.

Chaque habitant prie un ou plusieurs temples, soigne son apparence physique et vestimentaire en fonction.

Dans chaque temple animiste, il y a 5 chapelles élémentaires.

 

Les vrais temples élémentaires sont cachés :

 

Le temple de la terre se trouve dans une faille.

Le temple du métal dans une mine.

Le temple du feu dans un volcan.

Le temple de l’eau sous une cascade.

Le temple végétal dans une forêt volante.

 

Le temple du temps (de la vie et de la mort) est dans le désert, il apparaît tel un mirage après 30 jours de jeune ou de méditation.

Le temple de l’homme (permet de redevenir humain) vole dans les airs. Il est en cristal et diamant, apparaît quand on obtient les quatre éléments, ou que l’on ressort vivant du temple du temps.

Les temples draconites sont dans les montagnes, les forêts et les collines.

Le temple du dragon vert est dans une forêt truffée d’un peuple d’insecte géant.

Le temple du dragon de titane doré (ou temple du soleil) et au sommet de la plus haute montagne de l’île. Il cache un vaisseau spatial en forme de dragon, supersonique, capable d’aller sur d’autres planètes ou dimensions…

 

Pouvoirs des temples élémentaires

 

Terre

Métal

Feu

Eau

Végétal

Air

Temps

Degré 1

Corps de pierre

Création métal

Lumière

Respiration aquatique

Symbiose.

Communication / amitié animale

Contrôle et Amitié vent

Régénération, dégénération

Degré 2

Tremblement de terre

Corps de métal

Boulle de feu

Contrôle de l’eau

Peau d’écorce

Armure

Télékinésie et lévitation

 

Parler aux morts, vade rétro

Degré3

Déplacement dans sol et mur de terre

Déplacement à travers le métal

Injonction

Colonnes de feu

Injonction

Colonnes d’eau

Enchevêtrement

Pousse de végétation

Tempête (foudre) et téléportation

Réveille des morts

Degré 4

Décuplement

Décuplement

Décuplement

Décuplement

Décuplement

Décuplement

Décuplement

Apparence physique

Boue

Gris ou doré

Rouge, orange et noir

Noir ou bleu marine

Vert foncé et vert clair

Bleu et Blanc

Gothique noir à tête de mort

 

Les cinq animaux du Wushu

 

L’ours (terre)

La grue (métal)

Le singe (eau)

Le tigre (bois)

Le léopard (feu)

 

 

La techno-magie

 

Quelques exemples d’équipements techno-magiques :

 

Les cités-temples

On peut trouver 3 types d’habitations dans la ville : Guerrière, artisanal/commercial et agricole.

Ces habitations sont de types pyramidaux, de trois étages, aux escaliers extérieurs. Tout autour, des voûtes laissant passer la lumière. A l’intérieur, des murs porteurs découpent différents appartements dont on peu accéder grâce à des portes de type « Star Wars. »

Chaque appartement est constitué de plusieurs pièces, agencé selon l’hôte grâce à des murs amovibles : Des panneaux généralement constitués de lamelles de bois tressés.

Le design de la pièce, des objets et des meubles est très « futuriste. »

On trouvera par exemple, des tables et des lits anti-grav’. Des coupes de cristaux chauffants ou réfrigérants. Ou bien encore des bibliothèques de cristaux, ou sont enregistrés des projections de films holographiques.

Les objets aux designs futuristes fonctionnent généralement par commandes vocales, tel que les luminaires, les portes ou les cristaux…

 

L’armement

La plupart des armes et des armures ont un design futuriste et sont énergétiques. Autrement dis un champs magnétique est dégagé lors de chaque utilisation causant (ou protégeant, pour les armures) le double des dégâts. Par exemple, lorsque l’on se sert d’un arc ou d’une arbalète, au moment où la corde se relâche, un champ magnétique entoure la corde ainsi que le projectile, beaucoup plus redoutable une fois expulsé…  (Dégâts ou protection x2)

Dans le même ordre d’idée, on trouvera également certaines armes à projection, tels que le pistolet à aiguilles (souvent empoisonnées) ou le bâton à cristal capable d’expédier des  projectiles laser !

Enfin, pour l’équipement draconique, le chevalier dragon et sa monture ont des armures techno-magiques, le champ magnétique entourant les dragons ressemblant à des vaisseaux spatiaux.

 

Les moyens de transports.

Sur les îlos, si le moyen le plus courant de se déplacer est le cheval ou le Walkrag (sorte de lézard à deux pattes et bec de perroquet) il est aussi possible d’employer des chariots et des squattes antigrav’, ainsi que des téléporteurs.

Ou bien encore, pour les villes aériennes : Deltaplanes, planeurs, mongolfières, ballons dirigeables et ails deltas (ails d’acier magique…)

Enfin, il paraîtrait que certains temples du domaine de l’air possèderaient des objets volants capables d’atteindre des vitesses supersoniques…

 

Les prêtres dragons

Chaque temple est dominé par un grand prêtre, qui n’est ni plus ni moins qu’un dragon transformé en humain (enfin, un humain avec la tête correspondant à son effigie…)

Note : Il existe également des clans de dragons d’airains (dans le désert) ou de bronzes (près des cascades ou lacs de cratères) mais ils ne sont jamais rattachés aux villes…

Note 2 : Chaque îlot peut comprendre jusqu’à près d’une centaine de dragons. Il y a 2/6 qu’un dragon rencontré soit le maître d’un temple.

 

Effigie

Ville

Nom du prêtre dragon / Couleur

1

Loup

Berzaem

Greganzurf. Dragon noir

2

Ours

Dubfust

Zelastim. Dragon noir

3

Scorpion

Usk

Drocorax. Dragon noir

4

Rhinocéros

Kostael

Baorzorph. Dragon noir

5

Tigre

Kriacia

Yragnogth. Dragon noir

6

Lion

Ernoam

Krigornoc. Dragon vert

7

Aigle

Zoulfoïst

Zoulf. Dragon vert

8

Rat

Estenia

Clodomir. Dragon vert

9

Singe

Raïo

Saraf Jiin. Dragon vert

10

Grue

Nierk

GobObsport. Dragon vert

11

Taureau

Mirdéniel

Turavorn. Dragon bleu

12

Poisson (au choix)

Dol’Tor

Ermédéesse. Dragon bleu

13

Serpent

Novahim

Ziblousblaast. Dragon bleu

14

Tortue ou hérisson Sonic

Nock

Ofganorax. Dragon bleu

15

Lézard

Odac

Tornablasmast. Dragon bleu

16

Eléphant

Krul Vispur

Hiramagox. Dragon rouge

17

Faucon

Ornac

Frouu. Dragon rouge

18

Vautour

Bimbod

Krovorock. Dragon rouge

19

Léopard

Riam

Arcatak. Dragon rouge

20

Insecte

Telernet

Robert (Bebert). Dragon rouge

21

Dragon Noir

Tulmust

Rogernoth. Dragon noir

22

Dragon Vert

Olque

Ralf. Dragon vert

23

Dragon Bleu

Doraf

Asnarmorgue. Dragon bleu

24

Dragon Rouge

Sulpur

Silovan. Dragon rouge

25

Dragon de Titane Doré (or)

Néamos

Goxonat. Dragon d’or

26

Eau

Kos

Afgarot. Dragon d’or

27

Terre

Odahim

Siazemar. Dragon d’or

28

Air

Rltak

Orgonaem. Dragon d’or

29

Feu

Neveque

Tritanferades. Dragon d’or

30

Temps

Roalf

Gormorcus. Dragon d’or

 

 

Il y a d’abord le dragon noir, celui qui vit dans les marais, ensuite le dragon vert, qui vit dans les forêts, ensuite le dragon bleu, qui vit dans les plaines, puis pour finir le dragon rouge, qui vit dans les montagnes. Le plus puissant de tous est alors le dragon d’or, ou dragon céleste, maître des airs.

 

 

Micro scénarios

 

Evidemment, quelques scénarios peuvent être introduis en surplus de la trame principale.

Surtout n’hésitez pas ! En attendant, voici toujours quelques exemples…

 

Les Amazones

 

Un des îlots rengorge de peuples amazones, dispersés un peu partout par tribus constituées que de femmes.

De temps à autre ces peuples se mélangent aux citadins, pour trouver d’autres femmes à convertir ou des hommes à conquérir pour perpétuer leur descendance…

 

La Chasse au dragon

 

Les Pjs sont en forêt lorsqu’une ombre survole la cime des arbres : C’est celle d’un dragon vert. Celui-ci râle et grogne de rage, on dirait qu’il est en prise avec quelque chose, une lance est plantée dans son poitrail et une corde y est tendue !

Puis des branches tombent sur les PJs. Soudain il aperçoivent un immense bateau volant suspendu à un ballon dirigeable frôlant lui aussi la cime des arbres.

D’ailleurs, en passant des hommes lézards armés d’arbalètes énergétiques passent la tête par-dessus le pont. Il y en a un qui fait feu sur les PJs !

Quelques instants plus tard un fracas effroyable se fait entendre. C’est le dragon qui est parvenu à tirer ces agresseurs et à les faire s’écraser dans la forêt.

Le ballon est alors crevé et recouvre les arbres ainsi qu’une bonne partie de l’embarcation.

Le dragon est toujours relié au bateau par le harpon, il souffle des volutes enflammées et se rue sur ces agresseurs. Il s’agit effectivement d’un dragon familiers qui s’est révolté et a prit la fuite.

De quel côté les Pjs prendront part à la bataille ? A eux d’en décider !

 

Délivrer la princesse

 

La fille de Krigornoc a était capturée par Kreyorc, le chef de la milice d’Estonia. Il demande une forte rançon mais Krigornoc ne l’entend pas de cette oreille, il préfère diffuser un message à travers l’île, proposant cet argent à des aventuriers (les Pjs) pour qu’ils lui ramènent sa fille saine et sauve…

 

Brigands

 

Des brigands s’attaquent aux badaux sur les grandes routes de Kostael. Seulement voilà, ceux-ci s’attaquent aux riches pour redistribuer aux pauvres… Dans l’ombre, la rébellion s’organise.

 

Marchands d’esclaves

 

Partout sur l’île, des prêtres du temps font commerce d’esclaves. Mais peut-être une révolte est sur le point de se lever…